Critique : American Guinea pig – Bouquet of Guts and Gore (2015) (Stephen Biro)
Synopsis : Deux femmes kidnappées se retrouvent entre les mains de cinéastes sadiques souhaitant faire d’elle la vedette de leur snuff movie ; elles seront alors démembrées intégralement devant la caméra. _______________________________________________________
Stephen Biro, distributeur (via Unearthed film) de la saga originale rend avec ce remake de fans pour les fans un hommage incontestable à ce qu’Hideshi Hino avait entrepris en 1985 avec le cultissime Guinea pig 2: Flower of Flesh & Blood qui déjà à son époque avait su agiter les foules. Une rumeur érigée au statut de légende urbaine dit qu’Hideshi Hino aurait reçu un étrange paquet de la part de l’un de ses fans. Celle-ci contenant une mystérieuse cassette 8 millimètres ainsi qu’une lettre de dix-neuf pages détaillant un crime infâme et cinquante-quatre photos prouvant tous ses dires à l’appuie. On raconte alors qu’Hino aurait réalisé cette suite pour exorciser les visions et le traumatisme infligés par le contenu de ce colis.
Et comme un scandale n’arrive jamais seul , un grand acteur et intellectuel notoire appelé Charlie Sheen tombe malencontreusement sur ce film et si crédule fut-il qu’il en cru le contenu réel et envoya gentiment une copie au FBI qui mena une enquête en vain. Connaissant cette réputation scandaleuse qui marque durement l’œuvre, Stephen Biro va l’exploiter. Bien que le mot « snuff » soit souvent apparu au cours des discussions autour de Flower of Flesh & Blood, jamais une caméra n’avait été aperçu et l’histoire semblait se résumer à ce samouraï fou décapitant pour son plus grand plaisir une pauvre femme. Or, dans ce remake totalement légitime, nos sadiques masqués montrent d’emblée leur caméscope et l’aspect snuff movie est immédiatement accentué. Dés le départ, une volonté de surpasser l’œuvre originale se ressent, et les effets spéciaux gore supervisés par Marcus Koch contribuent largement à cette réussite. Le scénario n’est pas davantage développé, car sérieusement, pourquoi une partie de découpe purement gratuite nécessiterait-elle une narration ? Le rythme peut donc s’apparenter à une certaine lenteur auprès des spectateurs n’étant guère adepte du fake-snuff ou du purement gore. Cet ambitieux remake parvient à se démarquer grâce à son inventivité scabreuse, ces démembrements brutaux, mais aussi par un esthétisme atypique aux antipodes de la sobriété visuelle dont Flower of Flesh & Blood faisait preuve. L’image, suffisamment graveleuse pour oublier que ceci a été tourné en 2015, attribue un charme tout particulier loin des conformités modernes souvent radoté dans les slashers ou survivals actuels.
Efficace, hautement vomitif, Stephen Biro est parvenu concrétiser son objectif avec brio et à augmenter la déviance malsaine aux travers de plusieurs intentions flagrantes et par l’extension d’une fin politiquement incorrecte qui laisse imaginer le pire et le meilleur…
PS : American Guinea pig – Bouquet of Guts and Gore bénéficiera d’une sortie internationale chez Unearthed le 21 juillet et d’une sortie française chez nos camarades de Uncut movie en décembre.
SPOIL ——— : Ce n’est là qu’une hypothèse mais, le colis préparé par les bourreaux après leur « séance » pourrait très probablement se vouloir être cette fameuse cassette envoyée à Hino et dans cette idée, ce supposé « remake » serait donc réalisé avant l’original et l’aurait justement inspiré…
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