Critique : ferozz, the wild red riding hood (Cuba, 2010)
Véritable curiosité réalisée en 2010 par Jorge Molina, nous livre une vision tout-à-fait particulière du Petit chaperon rouge. Ferozz nous raconte l’histoire d’une famille de dégénérés, vivant recluse dans la campagne cubaine sous le joug matriarcal de leur terrible grand-mère transsexuelle (oui car ce rôle est joué … par un homme, ce n’est pas ma faute).
Dans cette charmante sphère familiale dont la consanguinité est à la hauteur de la perversion qui ferait presque passer Albert Fish pour un enfant de chœur, nous suivrons la jeune Miranda, fruit de relations incestueuses (entre pas mal de monde au fait quand on y pense), dans sa découverte de la « sexualité ». Passons les descriptions des autres membres de la famille, abâtardis, dont nous ignorerons les origines douteuses. Une créature monstrueuse erre par ailleurs dans les parages la nuit, tandis que certains se livrent à des cultes sataniques et autres incestes manifestes.
Il est vrai que la première chose qu’on remarque en regardant Ferozz, c’est son caractère fauché, digne d’un film de propagande d’Allemagne de l’est des années 80, sa bande son à la limite de l’amateurisme, et aussi le jeu d’acteur parfois très approximatif. Néanmoins, ces « défauts » pris avec le recul du second degré sont largement compensés par l’originalité de la mise en scène et en font une œuvre grinçante, bousculant tous les tabous provoquant régulièrement l’hilarité, ce qui est au final le but unique du film. Précisons également que la Vo cubaine est aussi très savoureuse pour tout qui comprend un peu l’espagnol Comme dans beaucoup de petites productions sud-américaines – et particulièrement avec Cuba – le support physique de ce film est malheureusement quasi introuvable ce qui me fait penser qu’il risque de sombrer dans l’oubli à moins qu’un éditeur ne se décide à en assurer la distribution dans les années à venir, mais rien n’est moins sûr (n’hésitez pas à me faire parvenir un lien qui me permettrait de l’acheter car il manque à ma collection). Petite anecdote au passage concernant sa projection à la séance de minuit au Festival du film fantastique de Bruxelles 2011 qui fût mémorable. En effet, nous eûmes droit à un problème technique juste au moment où la jeune Miranda entame une relation « génito-buccale » avec un jeune chiot. Le pauvre projectionniste tentant en vain de relancer le film, retombait toujours sur cette même scène, en entendant les spectateurs scander en chœur « LE P’TIT CHIEN, LE P’TIT CHIEN », ce qui dura environ 30 minutes provoquant l’hilarité générale et nous fûmes enfin prêts à entamer la seconde partie du film, de très bonne humeur.
En résumé, Ferozz est une œuvre qui, bien qu’ayant un caractère très amateur et néanmoins assumé, n’est bien entendu pas à prendre au premier degré et qui pourrait bien choquer dans les chaumières à condition évidemment de pouvoir le trouver, ce qui n’est pas une mince affaire.
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