Critique : Hanger (2009) (Ryan Nicholson)
Synopsis : Victime d’un avortement et laissé pour mort dans une benne infestée de rats, un petit garçon, dénommé Hanger, parvient à survivre et, 18 ans plus tard, il est déterminé à punir celui qui tua sa mère durant l’avortement, son brutal souteneur de l’époque.
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Ryan Nicholson déjà réputé pour son intérêt prononcé envers le vulgaire, le gore infâme et l’absurde signe ici une oeuvre particulièrement décalée et quelques peu excentrée de son film culte (Gutterballs), même si nous y retrouvons d’indéniables similitudes comme les insultes incessantes, les protagonistes profondément idiots ou encore les fameuses explosions de cranes.
Il ne fait nul doute que Hanger est son film le plus étrange puisqu’il pousse l’absurde au paroxysme et donne une dimension presque ovniesque qui tendrait à le diriger vers des œuvres tels que Trash Humpers de Harmony Korine. Après une resplendissante scène d’intro où nous assistons à un avortement au cintre en gros plan, Nicholson annonce la couleur. Notre fameux Hanger, SDF retardé et déformé aux dents pointues, est convié à travailler dans une usine où œuvres d’autres freaks de son acabit. Dans sa quête sanguinaire pour retrouver le tueur de sa mère, il se laissera aller à quelques déviances sexuelles tout comme il en subira; de jolies pénétrations de plaies infestées de pus ou des affamés de tampons usagés.
La débauche à laquelle nous assistons ne cessera de surprendre par son ingéniosité morbide et ses idées déviantes. Et c’est dans cette réalisation totalement minimaliste qui, tout comme Gutterballs se déroule presque en 8 clos, alternant entre divers lieux dont on ne s’écarte rarement, que nous ressentons la passion et le talent inné (un talent spécial mais un talent quand même) de Ryan Nicholson à nous livrer de la surprise, du spectacle et du dégoût avec seulement quelques modiques ingrédients.
Hanger est un pur délire voyeur, incohérent, débile, pervers et immonde. Et comme chacun de ces éléments est terriblement bien exploité, tout comme la folie de chaque personnage dont aucun n’entretient ne serait-ce que une once d’humanité ou de logique, le résultat n’est autre que jouissif.
Comme nous parlons de voyeurisme, nous constaterons une esquisse de la fameuse obsession de Nicholson à exposer des personnes (surtout des femmes) nues se faisant tripoter et subissant toutes sortes d’humiliations durant leurs commas. Obsession qu’il réitéra jusqu’à en faire un concept dans Dead nude girls (cela dit moi réussi que Hanger). Nous n’avons bien évidemment ici par un chef-d’oeuvre intemporel, mais tout de même un délicieux plaisir volontairement fauché et hautement répugnant au style unique.
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