Critique : Hate Crime (James Cullen Bressack, USA, 2012)
Synopsis : Un famille américaine d’origine juive fêtant l’anniversaire de leur fils cadet se voit séquestrée, humiliée et torturée par un groupe de trois néo-nazis extrêmement violents…
_________________________________________
Abordant le thème très actuel des cas de Home-Invasion, il va de soi que Hate Crime ne brille pas par l’originalité de son scénario. J.C Bressack a cependant choisi de l’aborder en un seul plan séquence filmé en style Found-Footage, afin de lui donner un ton beaucoup plus cru et dérangeant qu’une structure narrative traditionnelle. L’intérêt du métrage réside, à mon sens, dans sa gratuité la plus totale et dans le fait qu’il ne cherche en aucun cas à faire dans la dentelle ni, dans un premier temps, à apporter une justification quelconque aux dépravations commises. Le spectateur est donc plongé dans une logique de démence et de brutalité extrême dès les premières minutes, sans aucune pitié pour les valeurs morales telles que celles liées à la famille, pas de concession, pas de répit. Une simple horreur sans nom d’environ une heure à laquelle le spectateur impuissant va assister. Le bémol réside dans le fait que, quitte à jouer dans la provocation gratuite et la surenchère, le réalisateur n’en montre finalement pas assez et c’est ce point en particulier qui pourrait déranger les aficionados les plus habitués du genre comme nous le sommes. Le jeu des acteurs est quant à lui irréprochable, tant accentué par les vociférations haineuses des uns, que par les sanglots plaintifs des autres Nous ne nous attarderons pas sur la psychologie des personnages qui est relativement simple. Une famille idéale se retrouvant face un trio de nazis dégénérés et accrocs à la coke. ATTENTION: SPOILERS!!! Comme expliqué plus haut, nous avons donc affaire à une oeuvre qui a le mérite de livrer le récit d’un fait divers sordide, sans avoir la prétention de délivrer de message sauf … dans les dernières minutes comme si le réalisateur voulait – à l’aide des quelques lignes insérées peu avant le générique final – apporter une justification à la gratuité des évènements auxquels nous avons assisté. Ce basculement soudain nuit à l’ensemble de la crédibilité du métrage. Hate Crime reste cependant une production indépendante complètement amorale qui a le mérite d’exister, d’être bien exécutée, mais qui eût été plus réussie sans sombrer dans un plaidoyer anti-fasciste qu’il n’était pas utile de préciser en dernier ressort. Il me tarde par contre de visionner les 4 autres longs métrage de ce réalisateur, dont les pitchs semblent assez attractifs. 6/10 B.L (Otis Driftwood)
—
Je rejoins la critique de Otis sur de nombreux points, mais Hate crime, malgré son apparence volontairement provocante finalement démonstrative par une certaine dérision, n’est pas si gratuit qu’il n’y apparaît. Il se justifie lui-même dans ses actes et dans la décadence inassumé de nos trois protagonistes qui, progressivement, se rendent compte qu’ils sont aller trop loin et qu’ils ne peuvent revenir en arrière.
Hate crime est bien évidemment un Home invasion dans ce qu’il y a de plus pur, et il ne choisit nullement la subtilité ou la contemplation d’un Funny game. Hate crime est définitivement un film brutal et sans concessions.
Démarrant sur l’innocence et les querelles d’une famille juive lors d’une soirée d’anniversaire, le déroulement est vite perturbé par l’arrivée de nos trois néo-nazi sadiques. Violence psychologique et physique sévèrement infligée, humiliations sexuelles et autres actes coercitifs. Mais malgré une tentative de feindre le contraire, nos méchants sous cocaïne perdent le contrôle de la situation et de leur personne même (le bad trip de Trois en est résultatif). Une drôlerie dramatique émane de ce film, car entre deux répliques cultes et des passages, avouons-le, totalement jouissifs, le résultat des agissements de nos néonazis ne sont autres qu’absurdes et incohérents.
Outre la morale du film bel et bien présente malgré son aspect divertissement parfois gratuit, l’utilisation du Found Footage est appréciable et nous ramène à un réalisme proche de August underground Penance.Hate crime est immersif, parfois amusant, parfois choquant et finalement plutôt mémorable.
Ce n’est dans le fond aucunement une oeuvre purement dénonciatrice ou moralisatrice, mais elle relate les faits d’heures sombres de la civilisation dans le cadre du microcosme de la demeure familial.
Et si la morale du film ne vous percute pas, vous pouvez toujours profiter de sa réalisation dynamique et de son ultra-violence assurément jouissive.
Il ne fait aucun doute que Hate crime se hisse parmi des meilleurs films indépendants extrêmes modernes !
Comments