Critique : Headless (Arthur Cullipher) (2015)
Synopsis : Le nombre de cadavres grimpe tandis que le tueur au masque de crane lutte incessamment contre ses démons intérieurs.
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Se déclarant d’emblée comme un spin off de l’excellent « Found », Headless se fonde sur le fameux mythe de la cassette obscure ( la VHS volé par le grand frère de Marty qui l’inspira pour ses exploits sanglants) et se sert de ce contexte pour situer l’histoire en 1978. Cette fois-ci, Scott Schirmer (réalisateur de Found) ne sera que producteur et directeur de photo, car il laissera la réalisation à Arthur Cullipher (déjà réalisateur de plusieurs courts métrages et maquilleur fx sur Found). À l’instar de son film adjacent, Headless est d’apparence un pur slasher qui effectivement ravive une certaine nostalgie propre aux années qu’il tente et parvient à retranscrire. Le binôme (Scott et Arthur) admiratif du livre de Todd Rigney dont les deux œuvres sont issus prend le soin d’entretenir la dramaturgie déjà omniprésente, cela en complément de la structure initiale du slasher sur lequel se base Headless.
Le grain seventies adopté à l’image est une ingéniosité à double sens; une idée relativement bonne transformant le budget restreint en fidélité d’un genre, masquant le manque de moyens par une homogénéité visuelle et temporelle. Mais c’est aussi une facilité à laquelle Found s’est refusé en parvenant à ressortir plus de mérite de sa réalisation. Cela dit, malgré une histoire en liaison directe, les deux œuvres ne sont pas réellement comparables, et il est évident que Headless surfe sur le succés de son aîné.
Dés le départ nous comprendrons le sujet principal, les stigmates et les traumatismes découlant sur l’instabilité de notre collectionneur de crane dont l’attraction sexuelle s’apparente aux coutumes d’un dénommé Ed kemper. Plus osé qu’un slasher, moins touchant qu’un drame psychologique, Headless oscille entre deux horizons mais trouve son apogée dans un gore généreux, quoiqu’outrancier.
De nombreux éléments pourront nous rappeler The orphan killer (2011 – Matt Farnsworth) sauf qu’ici le dynamisme est troqué contre l’introspection. Headless est assurément jouissif, sexuellement déviant, mais inabouti dans sa globalité. Disons qu’il apparaît rapidement comme un supplément du film originel, un plaisir coupable pour les amateurs du genre, tout en assumant clairement son minimalisme.
Que devrions-nous en retenir alors ? Le gore. Arthur Cullipher traite son hémoglobine à la manière d’un splatter Allemand qui sans être forcément transcendant dans son réalisme est abondant dans sa débauche. Nous retiendrons aussi une maîtrise non négligeable à la réalisation, ce qui est d’autant plus honorable quand nous savons que l’oeuvre concernée est purement indépendante. Espérons alors que le binôme Schirmer/Cullipher continue à prospérer car ce sont très probablement de grands messieurs pour l’avenir de ce cinéma que nous aimons tant…
–SM (Tinam) 7,5/10
Les amateurs de cinéma de genre, et de films déviants ont toujours en mémoire la claque visuelle et scénaristique que fut « Found », petite production indépendante de Scott Schirmer en 2012 (long métrage qui avait d’ailleurs terminé en première place au festival virtuel Sadique-Master 2013); en effet, pour bien comprendre la thématique de Headless, il faut avoir vu « Found » car il s’agit d’un Spin-off de ce dernier. Souvenez vous de l’étrange cassette vidéo que le jeune Marty découvre dans le magasin de location: elle porte le nom du slasher qui nous intéresse aujourd’hui, et nous pouvions en découvrir quelques extraits dans le film originel.Reprenant les habituels codes des slashers des années 80, Headless nous propose un pitch particulièrement attrayant, car il ne se borne pas simplement à nous conter une histoire de sérial-killer traditionnelle, il nous explique en détail les raisons qui ont poussé ce jeune garçon affublé d’un masque de squelette à devenir ce qu’il est. Je ne spoilerais pas en vous expliquant que ce monstre nécrophile et cannibale a un gros problème avec les visages, qu’il ne peut s’empêcher de souiller des manières les plus abominables qui soient. Attendez-vous à des scènes extrêmement choc, gores et d’une dépravation rarement atteinte.
Aux commandes de l’oeuvre, nous retrouvons un Arthur Cullipher, à qui nous devons, en outre, les magnifiques effets spéciaux de « Found ». Il faut avouer que ce réalisateur a été particulièrement bien inspiré, car en plus de rendre un magnifique hommage à Tobe Hooper et des clins d’oeil au cinéma de genre des années 70 et 80, le moins que l’on puisse dire est que sa réalisation est très intelligente (à l’instar de celle de Found dont la mise en scène pour un budget minimaliste, relevait du génie). Le fait de nous proposer un « faux » métrage datant de …1978, lui permet à la fois de jouer avec une photographie à moindre coût, mais aussi de s’autoriser des scènes d’exaction à la limite de l’amateurisme sans que cela ne soit gênant pour le spectateur ou ne rende un quelque effet « kitsch » ainsi qu’une bande son particulièrement jouissive (à la manière de la fausse bande annonce de « Machete » entre les deux parties du Grindhouse de Rodriguez et Tarantino). Petite surprise au montage, avec une apparition éclair de Scott Schirmer, qui ne manquera pas de ravir ses adulateurs. Bien qu’étant d’excellente facture « Headless » n’apporte pas le souffle nouveau que son prédécesseur nous avait fait vivre à l’époque de sa sortie, bien que les deux oeuvres ne soient absolument pas comparables, il faut néanmoins souligner que leurs ambitions finales sont tout à fait différentes; en effet, l’accueil qui lui sera fait risque d’être terni par des comparaisons hâtives, c’est pourquoi je vous le répète, visionnez-le pour ce qu’il est, mais ne vous attendez pas à voir un Found, et dans ce cas vous ne serez pas déçus du voyage. Dès-lors, sous ses aspects visuels extrêmes et totalement assumés, Headldess cache donc une histoire bien ficelée, et ô combien dépravée que je ne peux vous dévoiler maintenant, de crainte de gâcher votre plaisir lorsque vous aurez le bonheur de visionner ce petit joyau du cinéma Underground en vous répétant qu’il n’est pas à mettre entre toutes les mains au vu de son aspect considérablement immoral. Ma note: 7.5/10 – Otis Driftood (BL et maintenant AK)
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