Critique : Nymphomaniac – Volume 2 (Lars von triers) (2014)
Synopsis : La folle et poétique histoire du parcours érotique d’une femme, de sa naissance jusqu’à l’âge de 50 ans, racontée par le personnage principal, Joe, qui s’est autodiagnostiquée nymphomane. Par une froide soirée d’hiver, le vieux et charmant célibataire Seligman découvre Joe dans une ruelle, rouée de coups. Après l’avoir ramenée chez lui, il soigne ses blessures et l’interroge sur sa vie. Seligman écoute intensément Joe lui raconter en huit chapitres successifs le récit de sa vie aux multiples ramifications et facettes, riche en associations et en incidents de parcours.
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Voici un lien vers la critique du premier volume : http://www.sadique-master.com/reviews/nymphomaniac-volume-1-2014-lars-von-trier-critique/
Si le premier volet avait déjà su nous séduire et nous enivrer, si ses intérêts étaient multiples et percutants, ce deuxième déchaine les passions.
Toujours plus loin dans l’accomplissement du crime, on suit notre personnage principal tordu mais en détresse à travers son périple tortueux. L’humour loufoque est souvent là, et le cynisme toujours. Notre réalisateur élabore durant ce film plusieurs éléments et les dissout un à un. On passe toujours par bon nombres de sujets passionnant à un tel point que ces deux volumes réunis s’apparentent à une encyclopédie dans les dents. Lars von triers exerce sa fameuse prétention mais ce n’est vraiment pas un mal. C’est bien l’un des seuls réalisateurs qui peut se permettre de prétendre nous enrichir à ce point à travers ses œuvres. Ce second volume est bien plus violent que le premier et encore plus référencé. Allégories divines, détours par les paraphilies et leurs naissances. On creuse la nature de l’homme, sa sexualité, ses désirs. Et on montre comme il est faible. Plus pornographique, cette fois ci, cette suite ne se limite pas uniquement du sexe conventionnel mais dérive et exploite parfois le sadomasochisme ou la pédophilie (bien que ça ne soit pas explicite et qu’elle ne soit pas montrée sous sa forme criminelle mais paraphilique).
Des retournements de situations perspicaces viennent fréquemment perturber le déroulement du film, de l’histoire de notre narratrice. Et Lars signe ici une de ses œuvres les plus misanthropes teintées d’une pessimisme toujours aussi raffiné. Voici du grand cinéma (et même un peu plus).
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