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tinam974

Critique : Sombre (1998) (Philippe Grandrieux)

Synopsis : Jean tue. Il rencontre Claire, elle est vierge. Claire aime Jean. Elle reconnait a travers les gestes de Jean, sa maladresse, sa brutalité, elle reconnait ce qui obscurément la retient elle aussi hors du monde. Frappée jusqu’alors du désespoir, du désespoir d’une vie non vécue, cette rencontre la redonne a la lumière. C’est un conte. L’amour est ce qui nous sauve, fut-il perdu, d’emblée, perdu.

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Sombre. En effet, le teint d’image prédominant n’est pas des plus clairs (Claire, la protagoniste du film ?). Il est possible que le réal ait voulut retranscrire un symbole à travers le nom de ce personnage qui, en quelque sorte, se trouve être l’antonyme de l’éponyme représenter par Jean, qui lui est la face sombre de l’humain, psychopathe cynique ne trouvant jouissance que dans le malsain.

Alors, après avoir vu sombre…Est-ce vraiment raisonnable d’oser encore dire que le cinéma français de genre n’a rien à offrir ? N’oubliez pas Gaspar Noé et son parcours sans faute, les débuts d’Alexandre Aja, Le duo ravageur de Alexandre Bustillo et Julien Maury, quelques réalisateurs émergeant comme Cedric Dupuis ou Xavier Gens…Et maintenant on ajoute Philippe Grandieux à la liste. Que dire de son cinéma ci ce n’est qu’il est très poétique, extrêmement intimiste et glacial ?

On a ici affaire à une histoire plutôt tordue retranscrivant un amour impossible entre un serial killer et une vierge effarouchée quelque peu aliéné. Le film est constamment oppressant, l’ambiance est d’une froideur impressionnante et d’une poésie indéniable. On a ici une sorte de conte romantique maladif et pervers. Jamais gore mais parfois très violent, voici une œuvre qui nous désarçonne, nous plonge dans quelque chose d’abyssale. Le style est unique, le film séduisant, la photographie mystérieuse et sublime. Mention spéciale pour un plan séquence sur la dernière partie du film que je ne spoilerai pas.

Autant le dire, en France, on a rien de tel. Et si vous voulez avoir une idée sur la chose, prenez les films le plus sombre de Lars Von Triers (oui je pense à antichrist) et adaptez- le à la sauce française. Bien-sûr, il est toujours possible que certains spectateurs soient hermétiques à l’œuvre, mais ce sera une grande perte pour eux. Il suffit juste de rentrer dedans.

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