Critique : Terror firmer (1999) (Lloyd Kaufman)
Synopsis : Une petite équipe de tournage indépendante dirigée par un metteur en scène aveugle tente de mettre sur pieds une nouvelle aventure du superhéros Toxic Avenger. Mais les obstacles ne tardent pas à se multiplier : aux strictes contraintes budgétaires et surtout à l’incompétence crasse de la petite troupe, s’ajoutent les méfaits d’une tueuse en série qui sème la mort et la terreur dans les environs…
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Outre les transformations biochimiques, les être difformes et invraisemblables à la Poultrygeist, si on reste dans le rationnel de la physique (car la rationalité tout court n’existe pas chez Troma), nous avons ici l’une des œuvres les plus déjantées de la production. Un réalisateur aveugle et un peu simplet joué par Llyod Kaufman lui-même prenant la carte de l’auto-dérision, se moquant délibérément de sa propre personne et de sa propre réalisation. Le concept « film dans le film » ne se perd jamais et se trouve être purement jouissif dans sa démarche.
Passant de la traditionnelle histoire de cœur partant dans les détours les plus improbables, à la fameuse satire tant exploité par Troma du système capitaliste Americain, on rigole et on admire la subtilité du propos. Des gags plus ahurissant les uns que les autres, des accidents de tournages rocambolesques et des personnes plus idiots, plus sexuellement frustrés ou dérangés les uns que les autres. Malgré le coté anarchique des productions Troma, nous avons peut-être ici leur film le plus scénarisé, le plus ficelé. Les retournements ne cessent de surprendre, Kaufman joue beaucoup avec l’effet de surprise. On repensera au gros, riche et arrogant se faisant avaler par l’escalator.
Et plus les meurtres s’accumulent, plus l’équipe se réduit. Pendant que nous nous interrogeons tous sur qui est cette fameuse tueuse en série. Des dialogues cultes comme celui entre Llyod et la jeune fille qui raconte comment elle a perdu sa virginité avec son père dans une voiture de la même marque que celle dans laquelle est installée, tandis que notre cher réalisateur aveugle, tentant de rassurer, ne fait finalement qu’enfoncer le clou.
Et raison de plus pour apprécier ce film, il se moque de Spielberg ! Terror firmer se hisse aisément aux rangs des meilleures productions Troma.
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