Critique : Vomit Gore 4 – Black Mass of the Nazi Sex Wizard (Lucifer Valentine) (2015)
Synopsis : Une sombre nuit de Noel, nous entrons dans le royaume de l’enfer d’Angela et de ses mutations torturées, en pleine descente profonde dans son enfer satanique de fille perdue…
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Malgré un synopsis légèrement too much, n’ayez craintes, l’univers malsain d’Angela n’est aucunement teinté de diables aux cornes rouges ou de flammes démoniaques, tout est métaphorique. Les premières images s’introduisent sur une certaine Sister S qui de son regard vitreux se présente comme l’une des stars féminine du film. Ingénieuse introduction, car Lucifer Valentine utilise cette jeune femme comme intermédiaire pour conditionner le spectateur à ce qu’il va subir; elle nous parle de l’oeuvre, de son consentement en tant qu’actrice et de son dévouement corporel total, sans limite. Plus alléchant encore, elle avertit de la débauche qui va suivre et dés lors que nous lisons toutes ses explications et précautions que Lucifer valentine lui aurait presque dicté, on constate le soin qu’il prend à se distancer (alors que comme les autres volets, c’est une oeuvre surement très autobio) son oeuvre de toute morbidité réelle en se justifiant volontairement. Or, face à ce procédé efficace, nous, spectateurs, ne pouvons que paradoxalement nous affrioler et jouir de cette esquisse pré-débauche comme nous le faisions dés notre plus jeune âge en voyant « Ce film est interdit aux moins de 16 ans » à l’écran. Espérons cependant que celui-ci tienne ses promesses…
Premièrement, je pense qu’il serait une grande erreur de réduire la saga vomit gore à de la simple pornographie gore/émétophile racoleuse, car propre aux règles des trois premiers volumes, le réalisateur parvient à créer un univers profondément perturbé et absolument unique. Si nous devions juger ceci au gorométre et au potentiel malsain il aurait assurément la note maximale, mais bien-sur d’autres éléments sont à prendre en compte. Ce 4éme volet est un clip expérimental allongé et son effet sera impressible, son impression radicale; soit il captivera profondément soit laissera sur le carreau et fera des hermétiques. Mais force est de constater que le travail est là, que la qualité est omniprésente. La puissance de ce Black Mass of the Nazi Sex Wizard réside dans son indissociable diptyque son/image en constante synergie. Indépendamment, ces deux éléments sont déjà incontestablement atypiques; mais associés ils forment une énergie absolument hypnotique, fascinante. Clairement, cette composition sonore en parfaite adéquation avec les images rapides s’entrecoupant est une qualité très précieuse que LV a su dans ce 4éme volet mettre plus que jamais en avant.
Le contenu ? Venons-y. Vomit gore 4 est probablement le volume le plus déviant de la tétralogie et oui le « teasing » de Sister S est totalement justifié. Ceux qui pouvaient se plaindre de l’absence de gore abondant, minoritaire et mal proportionné par rapport aux litrons de sperme et de gerbe deversés lors de Slow torture puke chamber (vomit gore 3) seront rassasiés. Il en va de même pour la scène « finale » du bébé qui pour certains paraissait irréaliste. Pour ce nouveau volet, LV a hausse son réalisme d’un cran et s’est considérablement amélioré en terme d’effets spéciaux de tripailles, de carcasses et d’hémoglobine.
Je n’irai pas vous spoiler l’essence fétide de cette oeuvre, mais si les scènes « gores » sont assez peu nombreuses c’est par ce qu’elles durent longuement (bien qu’elles soient constamment entrecoupées par des scènes symboliques issu de dessins animés ou de films romantiques anodins des années 80). Lucifer valentine entretient toujours ce lien ténu entre l’innocence et la perversité, les images sont évocatrices et le fil conducteur ressemble à étrange puzzle fou où il faudrait combiner les symboles enfantins aux infamies constantes produites par ces jeunes femmes souvent vêtu de couronnes qui indirectement ramènent à la supériorité présupposée du nazisme et aux premiers exploits de la vie d’une fille.
Difficile de voir ce film sans avoir visionné les précédents car de nombreuses références y reviennent et déjà que l’oeuvre en question est un vrai bordel, il est préférable d’avoir un minimum de connaissances sur la saga pour parvenir à démêler les nœuds. Nous regretterons tout de même un élément manquant : les scènes emblématiques. Regorgitated Sacrifice (2éme volet) était en partie devenu culte grâce à certaines scènes telles que les sœurs (Soska) siamoises découpées, l’araignée dans le vagin ou le poulpe sur la tète de Hank Skinny. Black mass of nazi sex Wizard est sur sa continuité davantage captivant (parfois plus subtil aussi), mais ce supplément se serait probablement révéler terriblement efficace.
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