Etrange festival (Jour 10 et 12) (The End, Freez me)
Vendredi 15 septembre
"On dirait que le film a été écrit avec une intelligence artificielle" est une phrase qui revient souvent lorsqu'un métrage semble chaotique, confus, et que certaines choses surviennent de façon plutôt aléatoires. Il se trouve justement que "The End : Fragments artificiels de l'espèce humaine" réalisé par Aurélien et Olivier Héraud exploite volontairement ce concept (et a réellement été écrit par une I.A) en jouant de l'étrangeté de la chose.
Ainsi, les dialogues, les images ou plus généralement le scénario tirent incessamment vers l'absurde jusqu'à entrecroiser plusieurs lignes scénaristiques complétement folles. Un lapin derrière un ordinateur dirige la vie d'Esther tandis qu' un patron pervers harcèle sexuellement son employée alors que la fin du monde approche et qu'un homme rêve chaque nuit qu'il étrangle une femme.
Surréaliste de bout en bout, The end est éminemment singulier - évidemment original - mais comme son concept le veut il peut parfois autant s'avérer aussi intriguant que fascinant ou ennuyant.
Quoi qu'il en soit, il reste une curiosité dingue à saluer.
Dimanche 17 septembre
Œuvre datant de 2000 mais ressortant prochainement dans une édition VOSTR chez Extralucid films, l'étrange festival met à l'honneur "Freez me", un rape and revenge sordide et poétique de Takashi Ishii.
Rappelant sous certains aspects l'effroyable histoire de Junko Furuta (dont on connait d'ailleurs déjà 3 adaptations au cinéma) par le contexte de séquestration avec violences en 8 clos dans un appartement, Freez me se distingue néanmoins de ce nihilisme foudroyant par un revirement moral intelligent.
Une jeune femme nommée Chihiro pour qui tout semble bien se passer s'apprête à se marier et sa vie sociable est plutôt concluante, mais en rentrant un jour chez elle voilà qu'elle tombe sur un des hommes qui, il y a 5 ans, l'a violé en compagnie de ses acolytes.
Toute l'ambiguïté commence alors à se mettre pour cette femme habituée à subir qui cherche à se défaire - radicalement - de ce statut de victime qui lui colle à la peau et dont chacun de ses agresseurs tient à lui rappeler. Au delà d'un évident message sur la condition de la femme dans la société Japonaise et de nombreux autres propos pertinents, "Freez me" offre une beauté visuelle subtile et envoutante se mariant à la perfection avec une mise en scène élégante instillant une ambiance qui colle à la peau. Les nuances et fulgurances de l'histoire, elles aussi, appuient la singularité de ce film riche en palettes d'émotions et maitrisant habilement les transitions de ton.
Il n'y a pas de doutes : Freez-me est assurément une petite pépite !
-- Tinam (S.M)
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